La recette de la mission
Une société à mission comme OpenClassrooms produit un rapport de mission par an. Y a-t-il une recette secrète ?
Depuis 2019, les entreprises françaises qui le souhaitent peuvent devenir des "entreprises à mission".
OpenClassrooms est une des toutes premières entreprises à mission. Chaque année, nous rendons public notre rapport de mission. Tout cela n'est cependant que le sommet de l'iceberg de notre travail :
- 🧐 Que fait le comité de mission d'OpenClassrooms ?
- 🤝 Combien de fois se réunit-il ? Avec qui ?
- 📄 Comment prépare-t-on notre rapport de mission ?
- ⌚️ Est-ce qu'en 2024 si t'es pas société à mission t'as raté ta vie ?
Vous saurez (presque) tout ça en lisant cette nouvelle édition "De start-up à scale-up".
🦸 La face cachée du comité de mission
Officiellement, notre comité de mission se réunit 4 fois par an pendant 3h à chaque fois.
En pratique, c'est un organe de gouvernance – comme le board – qui demande du soin en continu. C'est la face cachée du comité de mission :
- Nous avons des mini-comités "opérationnels" intermédiaires toutes les 6 semaines, avec un peu moins de monde mais plus d'échanges avec l'équipe opérationnelle.
- Nous avons une mailing-list interne où nous échangeons de temps en temps des idées et documents.
- Nous avons un channel Slack assez actif.
- ... et nous échangeons entre nous en direct (1:1) un peu en continu, mais aussi avec d'autres membres de l'équipe, du comité exécutif et du board.
Il y a donc des échanges multiples dans tous les sens. 😄
Il est présidé par une personne externe expérimentée dans le business (Microsoft) et l'impact (Live for Good) : Jean-Philippe Courtois.
Nous sommes tellement habitués à penser qu'on est soit une entreprise motivée uniquement par le profit, soit une association à but non lucratif, qu'on ne pense pas qu'on puisse se préoccuper des deux à la fois.
Les étapes
Plusieurs étapes permettent de produire le rapport (oui, il faut des mois !) :
- Le comité effectue des recherches sur l'impact de l'entreprise. Pour cela, il se base sur les données disponibles dans l'entreprise, mais aussi sur des interviews internes et externes. Les mini-comités opérationnels aident beaucoup à avancer.
Il fait une première synthèse (ex : "nous n'observons pas assez l'impact des cours gratuits sur la carrière des gens") pour produit des recommandations (ex : "nous devrions avoir des données socio-démographiques sur les utilisateurs qui suivent nos cours"). - Il synthétise ses recommandations et les présente au leadership de l'entreprise (top management). Il écoute leurs retours, fait des ajustements si besoin.
- Il présente à nouveau ses recommandations, cette fois au board. De la même façon, il écoute les retours et peut ainsi en tenir compte.
- Enfin, il rédige au propre dans un rapport de mission ses observations et ses recommandations.
- Dans un premier temps, c'est un grand Google Doc.
- Plusieurs relectures internes ont lieu. Tous les deux ans, il est aussi audité par un organisme externe (c'est la loi), dans notre cas KPMG, qui vérifie l'exactitude des informations.
- La mise en page et présentation sous forme de PDF et site web a lieu dans un dernier temps.
Dans la pratique, nous le rédigeons en bonne intelligence avec le board afin d'intégrer mission et business, plutôt que les opposer.
☝️ Mon analyse
On pourrait être surpris de voir qu'il faut autant de temps (plus de 6 mois !) pour produire un rapport de quelques dizaines de pages. 📑